L'Auberge de l'Ange gardien
L'Auberge de l'Ange gardien paraît en 1863, soit un an après Les Misérables de Victor Hugo. La Comtesse écrit également peu de temps après la fin de la Guerre de Crimée.Le zouave Moutier recueille deux enfants abandonnés et les confie aux soins maternels de Mme Blidot, aubergiste normande, et de sa jeune soeur Elfy. À la différence de la plupart des autres titres, ce n'est pas un personnage qui tient le rôle central mais l'Auberge qui sert de décor à ce roman mené comme une pièce de théâtre, une sorte de « comédie humaine » adaptée aux jeunes lecteurs. La figure du zouave, comme celle du gendarme, est chère à la Comtesse. C'est un sauveur qui par ses interventions pour secourir les enfants, le général Dourakine et le pauvre Torchonnet et par ses récits de guerre apporte action et intrigue à l'histoire. Elfy, comme le suggère son prénom, est la fée du logis, celle qui apporte fantaisie et joie pour contrebalancer la grave et raisonnable Mme Blidot. Quant au général Dourakine, vrai metteur en scène d'un mariage mémorable, sa personnalité volubile et envahissante nous laisse espérer une suite russe à l'histoire. Tous les autres personnages qui gravitent autour de l'Auberge, le curé, le notaire, le méchant Bournier, les voyageurs de passage, nous dressent le portrait non dénué d'humour de la société villageoise du Second Empire. Pour ce nouveau titre, ce sont les illustrations de J. Gouppy, qui viennent apporter la note colorée de ce texte intégral. Très mystérieux, cet artiste (homme ou femme, on ne sait) est contemporain de Manon Iessel avec qui il a travaillé à la Semaine de Suzette. Sa production est surtout abondante en images pieuses pour enfants, avec une ligne souple et déliée et des couleurs franches et vives, souvent rehaussée d'une dorure. Texte intégral. Postface de François Labadens.